En 1899, lorsque paraît L’Image de la femme, Armand Dayot est l’auteur à succès d’une Histoire de France par l’image, d’après les documents du temps, publiée en onze tomes chez Ernest Flammarion de 1896 à 1911. Les volumes de cette collection de recueils documentaires sur l’histoire de France, reconnaissables à leur format à l’italienne et à leur reliure demi-chagrin rouge rehaussée d’or, s’adressent essentiellement à un public bourgeois. Dayot déploie dans ces riches albums, abondamment illustrés de documents divers, toute sa science de la mise en page, afin non seulement d’éduquer le lecteur, mais également de le captiver. « C’est de cet album que, dans une certaine mesure, mon imagination reçut ses premières impressions révolutionnaires [11] », se souvient par exemple le cinéaste russe Sergueï Eisenstein (1898-1948), évoquant la vive émotion suscitée par un volume de L’Histoire par l’image trouvé dans la bibliothèque de son père alors qu’il était enfant.